Lutter contre les espèces exotiques envahissantes, qu'elles soient animales ou végétales. Tel est l'objet du décret d'application de la loi pour la reconquête de la biodiversité publié dimanche 23 avril.
"Grâce à la publication de ce texte, non seulement l'introduction mais aussi la détention comme la mise en vente d'espèces exotiques envahissantes, seront interdites", avait annoncé Barbara Pompili, secrétaire d'Etat à la biodiversité. "Cela permettra de remédier à la situation actuelle où, d'une part, des espèces comme le Baccharis envahissent les rivages bretons et, d'autre part, des jardineries sont autorisées à continuer à les vendre", avait-elle illustré.
La Convention sur la diversité biologique identifie les espèces exotiques envahissantes comme la troisième cause de l'appauvrissement de la biodiversité mondiale. Favorisées par la dégradation des milieux, le développement du commerce international et les changements climatiques, elles menacent les espèces indigènes, les habitats naturels, les services écosystémiques mais également les activités économiques et la santé humaine, rappelle le ministère de l'Environnement.
Six espèces exotiques envahissantes supplémentaires par département apparaissent tous les dix ans en métropole. Outre-mer, 60 des 100 espèces considérées par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme les plus envahissantes y sont déjà présentes, précise le ministère.
Le coût annuel des espèces exotiques envahissantes est estimé entre 9 et 12 milliards d'euros pour l'Europe, selon l'Institut pour une politique européenne de l'environnement (IEPP), et à 387 millions d'euros pour la France selon le Commissariat général au développement durable (CGDD).